On parle beaucoup de dépression post-partum ou de baby blues, qui peuvent affecter les femmes après la naissance du bébé. Mais même pendant la grossesse, il est possible de faire face à des formes dépressives, qu’il ne faut pas négliger, car elles peuvent s’aggraver ou perdurer.

Reconnaître qu’il y a quelque chose qui ne va pas et aborder le problème correctement est très important, à la fois pour aider la femme et son bébé à vivre la grossesse sereinement et pour éviter le risque que des formes dépressives se prolongent même après l’accouchement.

Quand est-ce que se sentir déprimé est normal ?

Avoir des mauvais jours est normal pour tout le monde, il ne faut pas penser être en dépression juste parce que l’on se sent un peu déprimé. Pendant les neuf mois de gestation, des changements importants d’ordre physique, mental et pratique se produisent et qui peuvent bouleverser la future maman ; surtout s’il s’agit de la première expérience et qu’elle ignore à quoi s’attendre.

En effet, beaucoup de choses changent en seulement 40 semaines : le corps change de diverses manières, on passe de l’identité d’une fille à celle d’une mère, les relations de couple changent, mais aussi les relations sociales et la vie professionnelle sont inévitablement influencées.

Voici alors que la femme peut se sentir traversée par des sentiments conflictuels, de joie et de bonheur, mais aussi de peur, d’anxiété, d’inadéquation et d’incertitude sur ce qui va se passer, surtout, durant les premières semaines. En plus, il peut y avoir des difficultés psychologiques à se sentir à l’aise avec la nouvelle condition, surtout, s’il s’agit d’une grossesse non planifiée ou plus encore, non désirée.

Les signes de dépression pendant la grossesse

On pense souvent qu’une femme qui attend un enfant est une femme heureuse et positive par définition. En fait, même à ce moment particulier de la vie, une dépression peut survenir, ce qui est une véritable maladie et on estime qu’elle affecte, avec différents niveaux de gravité, 10-20% des femmes enceintes. Mais quels sont les symptômes spécifiques de cette condition ? Nous voyons :

  • Baisse constante et prolongée de l’humeur, qui provoque des pensées pessimistes, négatives, inquiètes, liées à la fois à l’état de santé actuel et à la planification de la vie future avec le bébé ;
  • troubles du sommeil (dormir peu ou mal ou trop dormir) ;
  • troubles de l’appétit, du manque d’appétit à l’appétit excessif ;
  • sentiment d’apathie et difficulté à mener à bien les activités quotidiennes ;
  • pensées négatives sur la capacité de poursuivre la grossesse.

En réalité, il n’est pas toujours facile de comprendre que l’on vit un état dépressif, car certains symptômes ont disparu et peuvent être confondus avec des manifestations physiologiques de la grossesse. Le manque d’appétit, par exemple, pourrait être attribué aux nausées typiques de la gestation et l’insomnie au ventre volumineux ou au besoin d’aller aux toilettes pendant la nuit.

Comment guérir la dépression pendant la grossesse ?

S’il s’agit de dépression, on ne peut pas recourir à des palliatifs légers. Il s’agit d’une véritable maladie, qui, en tant que telle, doit être soignée, même pendant la grossesse.

Les formes bénignes

Quelques entretiens psychologiques ciblés peuvent également suffire. Pas une vraie psychothérapie, mais une sorte de psychoéducation, qui aide à faire comprendre à la femme, mais aussi à sa famille, qu’elle n’est peut-être pas pleinement consciente du problème, comment sont les choses concrètement et qui l’aide à s’organiser en conséquence.

Souvent, le simple fait d’en parler, de comprendre que c’est une condition commune à beaucoup de femmes et pour laquelle il n’y a pas de faute est d’une grande utilité. Par exemple, les futures mamans ont souvent peur que leur enfant ait des malformations et ont tendance à exagérer cette pensée. Mais en comprenant que c’est une pensée typique de la grossesse, elles se rassurent qu’elles ne sont pas trop anxieuses.

Les formes plus graves

Cette forme dépressive est un peu plus importante. Il existe deux stratégies fondamentales :

  • La psychothérapie, généralement de type cognitivo-comportementale,
  • et la pharmacothérapie.

Selon le cas et la gravité de la situation, elles peuvent être utilisées individuellement ou ensemble. Mais attention, certaines catégories de médicaments spécifiques présentent des dangers particuliers pour le nouveau-né avec un risque accru de malformation du fœtus

Les effets positifs du traitement sont plus spécifiques et concernent aussi le déroulement de la grossesse et le bien-être du fœtus et de l’enfant. Une femme dépressive qui n’est pas traitée ou qui est traitée de manière inadéquate a souvent des comportements incorrects. De même, les enfants ont plus de risques de souffrir eux-mêmes de dépression ou de troubles du comportement pendant l’enfance et l’adolescence.